Terra Cognita
2010théâtrecréations
Marseille, 2010, terra cognita. Des personnes sont venues d’Algérie depuis longtemps, hier encore, aujourd’hui. Des passages, des installations et des mouvements qui dessinent un portrait de territoire subjectif, affectif. Un portrait sans contour fixe. Une ville traversée par des corps, des chemins, des déplacements et des identités reconstruites, fictives.
Terra cognita parle de Marseille en parlant d’Alger, ou le contraire. Ou plutôt parle de Marseille en même temps qu’elle parle d’Alger.
Les acteurs prélèvent des traces, glanent des paroles, se frottent au réel. Ils se cognent à leurs stéréotypes, chahutent leurs représentations, tentent de dire l’Autre, spéculent sur l’exotisme, se perdent dans leur parole intime et cultivent l’auto-dérision.
Un territoire, des traversées, des personnes qui n’ont rien oublié, des coexistences de paroles et de murmures, des conversations par-delà la mer qui n’a que faire d’un discours pacifique.
TERRA COGNITA prolonge le travail mené par la compagnie entre 2007 et 2009 autour des liens migratoires qui unissent les villes d’Alger et Marseille. Après l’installation théâtrale Sans aplats et le spectacle Oui ou non avons-nous traversé la mer ?, la compagnie clôt le cycle avec cette nouvelle création qui interroge, à partir des relations entre Alger et Marseille, nos représentations subjectives du phénomène migratoire et nos liens intimes à celui-ci.
Qu’est-ce que l’ex-émigré a à dire de l’émigration ? de la France ? Qu’est-ce que les nouveaux immigrés ont à dire de l’immigration ? Et de la France ? Comment des parcours individuels laissent-ils des traces ?
À partir de témoignages recueillis à Alger auprès de personnes ayant vécu une partie significative de leur vie en France et à Marseille auprès de nouveaux immigrés, la démarche consiste à fouiller un ensemble de souvenirs, de bribes de vie, et d’en constituer « une petite mémoire » qui passe de l’individuel au collectif. Par l’entremise de la sonde de cette petite mémoire, le projet éclaire le regard que posent ces anciens émigrés sur leur passé en France et sur le rapport qu’ils continuent d’entretenir avec elle, et apporte un éclairage intime sur la place inaltérable qu’occupe la migration dans un parcours de vie. Ces récits, parfois confus, invitent à questionner nos propres certitudes, sur ce qui nous compose, objectivement et subjectivement, sur ce qui nourrit notre regard depuis la toute petite enfance : traces de voyages vécus ou imaginaires, odeurs et images qui se sont déposées et ont forgé notre rapport au monde.
- mise en scène Guillaume Quiquerez et Julie Kretzschmar
- collaboration & jeu Samir El Hakim, Sharmila Naudou, Éric Houzelot et Julie Kretzschmar
- décors & lumières Audrey Ruzafa et Benoît Paqueteau
- Production : Cie L'Orpheline est une épine dans le pied.
- Avec le soutien de l'ACSÉ-DRAC PACA Cultures France/Ville de Marseille et du SCAC-Ambassade de France à Alger.
21 au 23 avril 2010 | Les Bancs Publics | Marseille (13) |
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