Jean-Luc Rahimanana

auteur, dramaturge et journaliste

Jean-Luc Raharimanana est né le 26 juin 1967 à Madagascar où il réside jusqu’à l’âge de 22 ans. Il arrive en France en 1989 pour suivre des cours à la Sorbonne et à l’INALCO. Professeur et journaliste pigiste, il collabore à de nombreuses manifestations littéraires et pédagogiques. En 2002, il délaisse l’enseignement pour défendre son père qui a été arrêté et torturé à Madagascar. Il ressent alors l’extrême nécessité de consacrer la majeure partie de son temps à l’écriture, à la recherche, à la restitution de cette mémoire trahie par des récits où se confondent “mythe et réalité”.

Obéissant aux litanies du narrateur de Nour 1947, Raharimanana parcourt les chemins sinueux et pluriels de la mémoire afin de « transcrire, tout transcrire ».

Le premier recueil de nouvelles de Raharimanana, Lucarnes, est publié sept ans après son arrivée en France, mais c’est incontestablement à Madagascar, que Raharimanana construit son écriture : les récits racontés par son père, la riche littérature orale, l’abondante mythologie malgache, la bibliothèque familiale et puis, avant tout, les lieux qui le voient grandir – la ville, les collines environnantes, les marécages – théâtre de ces épopées malgaches. Ces lieux ancrent l’écrivain dans une histoire spécifique, magique, mais abritent également des scènes d’une toute autre nature qui vont faire naître chez Raharimanana un « besoin vital d’écrire » : pauvreté, violence, mort, sang, pourriture d’une société, d’un monde sur le point d’imploser mais également beautés, sensualités, rêves et passions des individus.

Raharimanana commence tout d’abord par quelques essais autobiographiques mais c’est surtout la poésie qui l’attire. Il écrit alors beaucoup de poèmes, la plupart inédits. Raharimanana se tourne ensuite vers la nouvelle et le théâtre qui vont être le réceptacle d’une écriture lyrique mais également caustique dans laquelle le lecteur, conquis par des passages très poétiques, d’une étonnante douceur doit soudainement affronter des scènes d’une spectaculaire violence. C’est une écriture au sein de laquelle se côtoient poésie, rêves, humanité et douceur, ainsi que la violence du monde. Une écriture que l’auteur définit par le « viol des douceurs ».

(source – extraits : Magali Compan-Barnar )

Biographie mise à jour le 12 mai 2017

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Projet(s) associé(s) :

Sélection d'œuvres

  • Le prophète et le président, théâtre. Mise en scène de Christiane Ramanantsoa (Madagascar, 1989) et de Vincent Mambatchaka (Bénin, Togo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Centrafrique, France).
  • Le puits, théâtre. En production avec la Maison du Geste et de l’Image, le TILF et le Théâtre de la Villette, (1997). Publié chez Actes Sud Papier, 1997.
  • Nour, 1947. Paris, Le Serpent à Plumes, 2001.
  • Le Bateau ivre - Histoires en Terre Malgache. Avec des photographies de Pascal Grimaud. Marseille, Images en Manoeuvres, 2003.
  • Les cauchemars du gecko. La Roque d’Anthéron: Vents d’Ailleurs, 2011. Mise en scène par Thierry Bédard / Cie Notoire, Festival d’Avignon, 2009.
  • Excuses et dires liminaires de Za, Concert, mise en voix de Thierry Bedard. Création Bonlieu, Scène nationale, Annecy, notoire / de l’étranger(s). 2008.
  • Par la nuit, Lecture musicale / Ciné-performance, de Raharimanana et Tao Ravao, Festival Contre-Courant, Île de la Barthelasse, Festival d’Avignon (2009) et en ouverture du Festival du film de Rotterdam, Opéra de Rotterdam, Latérit-Production, 2009.
  • Obscena, performance de et avec Raharimanana, musique de Philippe Foch (percussions, tablas). Athénor, Scène nomade, Saint Nazaire / Nantes, 2012.
  • Des ruines, mise en scène de Thierry Bedard. Création Athénor Scène nomade à Nantes, Le Forum de Blanc-Mesnil, notoire / de l’étranger(s). 2010. Maison de la Poésie à Paris. 2012.
  • La connerie des siècles, Texte et interprétation : Raharimanana, musique d’Alex Grillo (vibraphone et percussions), Athénor, Scène nomade, Saint-Nazaire, 2014.
  • Empreintes, duo avec le chorégraphe et danseur Miguel Nosibor. Théâtre d’Aubagne, Cie En Phase, CDNCD Châteauvallon, Théâtre Comoedia, La Distillerie d’Aubagne, Théâtre Golovine. 2015/2016.
  • Rano, Rano, texte et interprétation : Raharimanana, musique de Tao Ravao, photographie de Pierrot Men, vidéo : Yann Marquis, Cie SoaZara, Théâtre des bambous, La Réunion, Théâtre Ariart, Mayotte, Théâtre de l’échangeur, Bagnolet, 2015.
  • Parfois le vide. Mise en voix et interprétation de l’auteur, accompagné de Tao Ravao (cordes, Jean-Christophe Feldhandler (percussions) et Géraldine Keller (voix et chant), Festival d’Avignon, 2016, dans le cadre des lectures de RFI : « Ça va, ça va le monde », Cie SoaZara, coproductions Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez. La Roque d’Anthéron: Vents d’Ailleurs (à paraître, 2017).