Sosie(s)
2016théâtre dansecréations
« Étrangère malgré la même enfance passée sur le même sol. Étrangère malgré la familiarité des paysages imprimés dans les souvenirs. L’errance convient aux gens qui ont des racines, elle devient libre voyage, sans but ni horizon contraignant, l’errance est perdition pour ceux qui ne savent pas où revenir. J’ai erré dans Marseille mais quand j’ai voulu faire demi-tour, il n’y avait plus de chemin. Repartir est délicat quand revenir n’est plus possible. »
Jean-Luc Raharimanana
Danse rituelle, le Debaa rythme les fêtes et les cérémonies comoriennes, ici à Marseille et dans l’océan Indien. Depuis cette danse, ce sont les va-et-vient entre le je et le nous, entre le singulier et le collectif qui traversent cette restitution publique au sortir d’une année d’ateliers réguliers avec une dizaine de femmes issues de la communauté comorienne.
Jean-Luc RahimananaEn savoir +
Jean-Luc Raharimanana est né le 26 juin 1967 à Madagascar où il réside jusqu’à l’âge de 22 ans. Il arrive en France en 1989 pour suivre des cours à la Sorbonne et à l’INALCO. Professeur et journaliste pigiste, il collabore à de nombreuses manifestations littéraires et pédagogiques. En 2002, il délaisse l’enseignement pour défendre son père qui a été arrêté et torturé à Madagascar. Il ressent alors l’extrême nécessité de consacrer la majeure partie de son temps à l’écriture, à la recherche, à la restitution de cette mémoire trahie par des récits où se confondent “mythe et réalité”.
Obéissant aux litanies du narrateur de Nour 1947, Raharimanana parcourt les chemins sinueux et pluriels de la mémoire afin de « transcrire, tout transcrire ».
Le premier recueil de nouvelles de Raharimanana, Lucarnes, est publié sept ans après son arrivée en France, mais c’est incontestablement à Madagascar, que Raharimanana construit son écriture : les récits racontés par son père, la riche littérature orale, l’abondante mythologie malgache, la bibliothèque familiale et puis, avant tout, les lieux qui le voient grandir – la ville, les collines environnantes, les marécages – théâtre de ces épopées malgaches. Ces lieux ancrent l’écrivain dans une histoire spécifique, magique, mais abritent également des scènes d’une toute autre nature qui vont faire naître chez Raharimanana un « besoin vital d’écrire » : pauvreté, violence, mort, sang, pourriture d’une société, d’un monde sur le point d’imploser mais également beautés, sensualités, rêves et passions des individus.
Raharimanana commence tout d’abord par quelques essais autobiographiques mais c’est surtout la poésie qui l’attire. Il écrit alors beaucoup de poèmes, la plupart inédits. Raharimanana se tourne ensuite vers la nouvelle et le théâtre qui vont être le réceptacle d’une écriture lyrique mais également caustique dans laquelle le lecteur, conquis par des passages très poétiques, d’une étonnante douceur doit soudainement affronter des scènes d’une spectaculaire violence. C’est une écriture au sein de laquelle se côtoient poésie, rêves, humanité et douceur, ainsi que la violence du monde. Une écriture que l’auteur définit par le « viol des douceurs ».
(source – extraits : Magali Compan-Barnar )
Biographie mise à jour le 12 mai 2017
- un projet de
- Julie Kretzschmar
- collaboration chorégraphique
- Balkis Moutashar
- écriture
- Jean-Luc Raharimanana
- avec
- Lénaïg Le Touze
- et
- Charifa Abasse, Dahabia Ahamada, Mélissa Assani, Rahimina Bacar, Zalafa Ibrahim, Saandati Mpidoihoma, Amina Said, Nadhuimati Sidi Said et Oumi Yahadji
- musique
- Aurélien Arnoux
- lumières
- Camille Mauplot
- images
- Pascal Grimaud
- Avec le soutien de la DRJSCS/DRAC PACA (dispositif Identités, Parcours & Mémoire), de la Fondation Abbé Pierre, du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône (dispositif 13 en partage) et de la Friche la Belle de Mai.
- Accueil studio : La Liseuse / Georges Appaix et Cie L’Entreprise
10 décembre 2016 | Friche la Belle de Mai, petit plateau | Marseille (13) |
Ventilo, décembre 2016 | Lire l'article |
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