La vie est belle ?
2014théâtrecréations
L’Algérie, l’Égypte, la Syrie : trois pays au présent violent et aux lendemains incertains. Trois territoires que Julie Kretzschmar a souhaité mettre en regard à travers l’écriture de trois auteurs arabes contemporains. Pour mener à bien ce dialogue poétique, elle a sollicité la collaboration de Leyla-Claire Rabih et de Moise Touré : deux metteurs en scène qui, comme elle, travaillent dans un aller-retour régulier avec l’étranger. Sur un texte du journaliste et romancier H’Mida Layachi, Dédales, la nuit de la discorde, Julie Kretzschmar revient ainsi sur l’islamisme radical des années noires de l’Algérie ; Leyla-Claire Rabih donne à entendre les Chroniques d’un pays en guerre du dramaturge syrien Mohammad Al Attar, tandis que Moïse Touré plonge dans l’Égypte contemporaine vue par l’homme de théâtre Ahmed El Attar. Partageant un même dispositif scénographique et une distribution franco-arabe pour partie commune, les trois propositions résonnent, tissent les fils de leur narration en un récit plus vaste, qui pointe les impasses politiques mais révèle aussi les gestes d’espoir. Et dans ses interstices, accueille les réactions des auteurs mis, comme leurs histoires, sur le devant de la scène.
H’mida LayachiEn savoir +
Homme de théâtre, écrivain et journaliste, il est l’un des meilleurs connaisseurs des mouvements islamistes algériens. Son expérience lui a inspiré quatre romans où la violence est récurrente. Aujourd’hui, tout en s’immergeant dans le soufisme, il peaufine une étude sur la nébuleuse d’Al Qaida au Maghreb islamique. Au théâtre, il collabore notamment avec Kateb Yacine au théâtre de Sidi Bel Abbés au milieu des années 70. Il est le fondateur et directeur d’Algérie News, premier quotidien algérien en langue arabe.
Biographie mise à jour le 17 mai 2017
d'après les textes de Mohammad Al Attar, Ahmed El Attar et H’mida Layachi
mise en scène Julie Kretzschmar, Leyla-Claire Rabih et Moïse Touré
avec Wissam Arbach, Ahmed El Attar, Marion Bottollier, Mamadou Diabaté, Samir El Hakim, H’mida Layachi, Lauren Lenoir, Jacques Prunair et Grégoire Tachnakian
création sonore Nicolas Gerber
scénographie Claudine Bertomeu
création lumières Camille Mauplot
avec la complicité de Lotfi Nia et Jumana Al-Yasiri
Coproduction : La Friche la Belle de Mai dans le cadre du focus écritures arabes contemporaines avec le soutien du Conseil Régional PACA, Les Bancs Publics - lieu d’expérimentations culturelles, L'Orpheline est une épine dans le pied, Grenier/Neuf et Les Inachevés. Avec le soutien de Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France en Algérie, La Maison Antoine Vitez - centre international de la traduction théâtrale, du Conseil Régional Rhône Alpes et de la DRAC Rhône Alpes. En partenariat avec éditions Barzakh (Alger) et Skandhaus (Marseille)
25 et 26/11/204 à 20h30 | Les Rencontres à l'échelle | Friche la Belle de Mai, Marseille (13) |
" Ahmed El Attar « l’égyptien », dramaturge, metteur en scène et activiste de la scène cairote, découvert dans le même cadre il y deux ans, s’impose par la maîtrise avec laquelle il trame finement enjeux politiques, sociétaux, intimes donnant à voir et à entendre un état de l’homme dans son monde au présent. Sur scène et dans son propre rôle, il a accompagné la mise en espace d’extraits de La vie est belle ? satire malicieuse des rôles assignés au sein d’une famille symboliquement dominée par un oncle d’Amérique et un père à la perruque platine qui manie avec dextérité l’épluche-légumes (Jacques Prunair décalé, formidable et dérangeant de fragilité) ; en écho, dans un dispositif simple et (relativement) lisible se déploient deux autres textes sans doute moins…drôles : plus « documentaire », en circulation autour du plateau justement, le Youssef est passé par ici du syrien Mohammad El Attar ; plus « lyrique », H’mida Layachi fait du sang versé durant la décennie noire en Algérie le fond du tragique universel. Trois metteurs en scène ( Moïse Touré, Leyla-Claire Rabih et Julie Kretzschmar) ont travaillé ensemble- le projet ainsi abouti est déjà une indéniable réussite- à tramer ces voix qui parviennent encore à traverser le chaos. "
Marie Jo Dho, Zibeline, décembre 2014.Dossier de présentation |